La vérité corrigé des exercices du 21 22 mars.pdf


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▶ questions :
a) Combien de parties dans ce texte de Spinoza (facile... elles sont marquées par des
locutions adverbiales temporelles)? Mais surtout : quel rapport entre la dernière partie et
les précédentes?
Réponse :
Ce texte présente quelques singularités, quelques bizarreries, non?
En tout premier lieu …par le fait qu’il se présente non pas comme une réflexion à
proprement parler, ou comme une aride analyse conceptuelle, mais comme une histoire,
une petite histoire contée à des enfants : l’histoire d’un mot, du mot «vrai». Il était une
fois…
Moins l’histoire d’un mot d’ailleurs que celle de son emploi, littéralement de son
acception (la façon qu’on a eue au cours du temps de le « prendre » comme on dit
« comment prends-tu ce mot? Comment l’entends-tu? »)
Cette singularité prend toute sa portée, toute sa saveur, puisque selon Spinoza le
premier emploi du mot «vrai», et du mot «faux», concernerait … les histoires : "les
récits » (l.1).
D’où la question qui survient : mais alors, ce récit, il est «vrai» …ou Spinoza nous
raconte-t-il …des histoires? Ce récit ne serait-il pas seulement un conte? Nous y
reviendrons.
Commençons par y voir clair. Pas difficile, pas du tout!, étant donné que le récit des
emplois successifs des adjectifs «vrai» et «faux» se présente comme la restitution
chronologique des différentes étapes, chronologie nettement marquée par les mots ou
locutions choisies par l’auteur : la « première signification », « plus tard », « Et de là ».
Donc, trois étapes. Indubitablement.
Il n’y a guère que la locution « et de là » qui n’ait pas un sens temporel. Le
remarquer permet d’être attentif à la rupture qui a lieu dans l’évolution de l’emploi de
l’adjectif «vrai». Car si l’emploi du mot a connu, selon Spinoza, une évolution, la question
devient :
alors, parmi ces emplois successifs, quel est l’emploi rigoureux de l’adjectif «vrai»?
Car il se pourrait que cette évolution soit en réalité une déviation, une déviance, et
qu’on fasse dire au mot « vrai » ce qu’il ne devrait pas dire. Il se pourrait que nous ne
sachions pas … vraiment employer le mot «vrai». Grave, non? On dira : il en va ainsi de
nombreux mots. Le Président de la République Française lui-même, Chef des armées,
n’emploie-t-il pas le mot « guerre » de façon inconsidérée? Voir la critique de cet emploi,
réitéré au long d’une seule et même allocution, par l’anthropologue Catherine Hass.
Certes. Mais se tromper dans l’emploi du mot « vrai » est une erreur plus grave que
dans le cas de n’importe quel autre mot - même du mot « guerre » ! - puisque, si nous ne
savons pas employer le mot «vrai», nous ne pourrons pas nous prononcer sur la vérité ou
sur la fausseté de quelque affirmation que ce soit !
C’est en ce sens que, dans cette continuité chronologique (= le récit des différents
emplois du mot « vrai »), il y a une rupture logique, une faute ou encore ce qu’on appelle
un « abus de langage » (remarquez qu’on parle d’une erreur de calcul mais d’une faute
quand il s’agit des mots, d’une « faute d’orthographe » par exemple).
Donc, la 3ème étape prend chronologiquement la suite de deux premières mais
s’inscrit dans une rupture logique avec elle.
Et, de fait, dans les deux premières les adjectifs «vrai» et «faux» qualifient des
« récits », des affirmations, des « idées », des concepts, c’est-à-dire en général des