La vérité corrigé des exercices du 21 22 mars.pdf


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représentations ou, pour le dire autrement, ce que les humains disent ou pensent de la
réalité, ce qu’ils disent ou pensent sur la réalité. Alors qu’au cours de la troisième étape de
l’histoire de leurs emplois, on a fait en sorte que ces adjectifs ne qualifient plus ce qui est
dit (ou pensé), mais ce qui est, la réalité elle-même, les choses elles-mêmes.
Dans l’emploi que nous faisons du mot «vrai» il semble que nous oublions la
distinction, fondamentale, entre ce qui est dit et ce qui est, entre la raison et le réel, entre le
sujet et l’objet. Si nous commençons par cette confusion, comment prétendre ensuite partir
en quête des choses, des objets, pour les connaître? Comment pourrons-nous à propos de
la réalité énoncer des affirmations vraies?
b) Trouvez des exemples de la même catégorie que l'exemple de "l'or", qu'on
qualifie, à tort, de "vrai" ou de "faux". Car on dit aussi : "une fausse dent", "un vrai
Picasso", etc. Cherchez-en d'autres.
Réponse :
Par exemple « du vrai cuir » (Chaïma), une « vraie fourrure » (Alice), des « faux
jumeaux » (Lucie)
Nb : « faux billets, fausse adresse » (Louis, Marie), « fausse signature, faux
uniforme » (Paloma), un « faux titre de transport » (Clémence) me semblent des exemples
discutables parce que billets, adresse, signature, uniforme, titre de transport, sont des
écritures, des informations ou des symboles : elles relèvent donc bien de l’ordre des
représentations.
c) Réfléchissez : que veut-on dire, en fait, quand on qualifie une chose de "vraie" ou
de "fausse"? En quoi s'agit-il d'une inversion, voire - en un mot - d'une aberration?
Réponse :
Quand je qualifie une chose de vraie (une « chose », c’est-à-dire un élément de la réalité, par
exemple cet arbre ou cette table), j’inverse le rapport entre la réalité et ma représentation de la
réalité : au lieu d’exiger de moi-même de produire une représentation (de la chose) qui se conforme
à la chose telle qu’elle est en elle-même, telle qu’elle est dans la réalité, je raisonne comme si la
réalité devait se conformer à ce que je pense, à ce que j’attends de la réalité : j’attends de la réalité
qu’elle soit à l’image de ce que j’en pense. Dès lors, que pourrait-on encore attendre d’une
« connaissance » qui viserait à …plier la réalité à ce que nous en penserions, à ce que nous en
dirions?
Non, ce ne sont pas les choses qui peuvent, en elles-mêmes, être vraies ou fausses, mais
seulement nos idées, nos images, nos paroles sur ces choses. Les choses ne sont ni vraies ni
fausses : elles sont, elles sont réelles, elles sont des réalités. Cet or n’est pas faux, il est seulement
vrai de dire que ce n’est pas de l’or et il serait faux de dire que c’est de l’or. Ce n’est même pas de
l’or « irréel » car « l’irréel » n’a pas de place dans le réel, mais seulement dans nos esprits, notre
raison, nos subjectivités qui pensent, qui se représentent le réel.
Ce ne sont pas les faits qui peuvent être vrais ou faux, mais le récit. Pas un événement mais
le reportage, pas un accident mais le constat, pas un paysage mais la description, pas un corps mais
l’image (picturale, numérisée, etc.), pas un animal mais un documentaire, pas une vie intime mais
l’aveu ou la confidence. Etc.
Pas un virus mais le rapport, l’étude, l’analyse épidémiologiques.
Bref, « vrai » et « faux » sont des adjectifs qualificatifs et leur signification impose qu’ils
qualifient non pas ce qui est mais ce qui est dit, ce qui est pensé (à propos de ce qui est). La
signification de « vrai » et « de faux » est de faire signe vers, de renvoyer à ce que nous pensons du