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De l’anthracite, noir profond et même blancheur de cette lumière.
Il faut à présent rappeler que Goethe dans son Traité des couleurs décèle et remarque
suivant son processus d’investigations, une « part d’ombre » dans toutes les couleurs
même les plus tendres, les plus douces, les plus lumineuses. Ce ne sont pas des ténèbres
pourtant… Et les ombres peintes par Renoir et les Impressionnistes sont souvent
légèrement colorées, voyez aussi les jeux d’ombres et de reflets dans les Nymphéas de
Claude Monet, frontière vous le savez entre l’art figuratif et l’art abstrait.
On oppose souvent la luminosité des peintures Italiennes que recherchent de nombreux
peintres (Rubens fait un voyage fructueux en Italie). Vincent Van Gogh dans son périple
s’établit un temps à Arles, les lumières de ces moissons et de ces jardins font dates en
Provence et dans l’histoire de l’art. Paul Klee (avec son ami August Macke) voyage en
Tunisie où il avoue avoir découvert « la couleur ». On oppose certaines parts
lumineuses de la peinture et de l’art plus généralement en une sorte de « théorie des
climats ». Vous regarderez les mouvements de ciels en éclaircies lumineuses contenues
chez le peintre flamand merveilleux Paul Bril,
Souvenez-vous de la palette claire des peintres vénitiens à la Renaissance, nous en avons
souvent parlé en cours, Giorgione, Titien, Tintoret, Véronèse…
La géographie est aussi bien sûr une approche des fondements de la peinture,
Ne pas oublier que Piero della Francesca, vers 1444- 1458, à Arezzo a réalisé la première
image d’un « nocturne » dans l’histoire de l’art : « La Légende de la vraie croix ». Il faut
penser à cette fresque ou l’on voit un soldat qui veille sur l’empereur Constantin allongé,
dormant. Relire ou lire Le Dormeur éveillé du psychanaliste J. B. Pontalis qui illustre la
lumière, la pose des personnages, sur le fond des étoiles et des tentes éclairées…
La quête de la lumière incite à voyager, Gauguin ou plus tard Matisse en Polynésie, nous
rappellent les motifs Océaniens originaux.
L’ombre peut dissimuler mais surtout elle protège. Sans doute les nocturnes
providentiels des « Nativités », notamment L’adoration des bergers ,
voyez
l’ « extraordinaire » lumière active, spirituelle chez le Tintoret, ou admirable lueur et
luminosité de l’enfant chez Le Corrège, à Parme… L’image de la nativité semble être une
source d’éclairage, une scintillation, une lumière,
Par ailleurs on peut encore, penser à Rembrandt dont on dit, une anecdote « vérifiée »
scientifiquement, qu’il faisait pour ainsi dire « œuvre naturelle » en faisant tomber la
nuit sur les scènes ombrageuses qu’il a représentées. De la même façon qu’il redonne
plusieurs versions des estampes, plus ou moins claires, sombres, noires qu’il travaille à
force de tirages imprimés en plusieurs étapes… Ces papiers restent les plus
merveilleuses gravures travaillées, elles ont inspirés les travaux de nombreux
dessinateurs de cet art de la presse,
J’aurais peut-être l’occasion de vous parler du livre Les Maitres d’autrefois de Eugène
Fromentin, ouvrage admirable où cet écrivain nous éclaire sur l’œuvre de Rembrandt.
Je voudrais pour terminer ce « cours » évoquer le Soleil d’Olafur Eliasson, (Tate,
Londres)
Ainsi que les œuvres de James Turrell et Hans Peter Khun, nous en reparlerons
certainement… Bonnes recherches à vous